jeudi 31 octobre 2013

Misiones et les chutes d´Iguazu



Quel changement radical en arrivant dans la verte province de Misiones! Pour gagner du temps, nous recourons au stop jusqu’à Posadas, capitale de la province de Misiones; Nous retrouvons la jungle avec sa terre rouge et fertile, sa végétation abondante, sa chaleur humide et sa faune grouillante. Nous sommes heureux de voir autant d’eau après avoir parcouru les zones désertiques du pays. La nature est injuste : alors que les 3/4 de l’Argentine souffre de sévères sécheresses, le sol de Misiones regorge d’eau. La jungle, véritable éponge, régule les énormes quantité d’eau dont se décharge le ciel au cours des redoutables tempêtes électriques. Les phénomènes géologiques comme les canyons et les failles donnent naissance à de formidables chutes d’eau comme celles de Mocona et les fameuses chutes d’Iguazu. C’est dans ce cadre enchanteur que nous quittons l’Argentine après 8 mois d’immersion dans cet immense pays aux cultures disparates;



C’est dans une tempête de sable que nous partons de Cordoba. La séance de camion-stop est plutôt laborieuse et en général nous attendons 4-5 heures avant qu’un pick-up ou un camion ne s’arrête.


Encore un peu et c´est 2 statues de sable qui tendront le pouce


Heureusement, il y a des camionneurs qui n’hésitent pas à nous aider comme Titi, descendant des tobas, indiens originaires du Chaco. Il nous avance de 600 km en une nuit et nous offre sa couchette pour que nous puissions nous reposer.

 
C´est le comble : la seule qui a roupillé toute la nuit a les yeux fermés sur la photo!


Le moment de reprendre le vélo arrive et encore une fois, nous peinons à reprendre le rythme. Il faut dire que la région est loin d’être plate et les côtes sont bien prononcées. Mais les paysages sont tellement envoûtants qu´ils captent toute notre attention nous faisant oublier nos jambes douloureuses. Nous voyons défiler sous nos yeux une alternance de petits villages aux maisonnettes colorées, des cultures de thé, maté ou tabac, des animaux morts ou vivants sur la route…

 
Nous doublons de nombreuses charrettes tirées par des bœufs

Encore une victime de la route

Couleur vive, mauvais signe, attention!







 




Les plantations de tabac gagnent peu a peu du terrain sur la jungle


Tout est nouveaux autour de nous et nous avons soif d’en savoir plus, de s’imprégner un peu plus de la culture locale; C’est alors que 2 motards s’arrêtent à notre hauteur. Ce sont des ethno-biologistes qui travaillent sur des projets de développement d’agriculture durable avec les paysans de la zone. Ils nous conseillent de raconter notre voyage aux élèves d’une école associée à l’Unesco. L´art, la production organique, l´éducation à l´environnement, le coopérativisme font partis du programme scolaire au même titre que les mathématiques ou l´histoire.


http://escuelaeducacionparalasprimaveras.blogspot.com.br/

Comme d’habitude, nous nous laissons guider par les éléments et nous nous rendons à l’école du petit village de Las Primaveras. L’accueil est mitigé : le professeur de l’école, responsable de la réputation exemplaire de son école, nous réserve un accueil assez froid tandis que sa femme nous accueille les bras ouverts et semble très enthousiaste pour que nous organisions une représentation de notre spectacle. Nous nous présentons donc dans chacune des classes en annonçant le spectacle à venir et décidons de rester quelques jours dans le village jusqu’à la date de la représentation, histoire de découvrir la vie locale.

L´école de las Primaveras, le centre culturel du village
Nous y faisons la connaissance de Jeronimo et Barbara, un couple de porteños qui ont fuit Buenos Aires pour venir donner naissance à leur bébé au plus près de la nature. Récemment installés dans le village, ils ont déjà un petit potager, un poulailler et de très bonnes relations avec leurs voisins. Il y a seulement 3 semaines que Barbara a accouché dans la chambre de la maison qu’ils louent avec Jéronimo pour seule assistance.


Lihuem, bien chanceux de naître dans ce paradis vert
Ils ont dans la tête un voyage et ont hâte que Lihuem grandisse un tout petit peu plus pour l’emmener sur les chemins de la Bohême. A moins que nous soyons motivés pour nous lancer avec eux dans projet de ferme éducative auto-suffisante ici dans ce paradis vert…  L’idée nous tente! Il faut dire qu´ici, nous pouvons obtenir un hectare de terre fertile pour quelques centaines d’euros, une aubaine que nous n’aurons jamais en France où être propriétaire d’un lopin de terre reste un rêve inaccessible…

Un bout de terre dans la jungle pour y vivre en paix...tentant comme idée!
Nous nous serions peut-être décidés si Martin, le maître d´école n´avait pas montré autant d´animosité à notre égard. Ce drôle de personnage qui se prend pour le nouveau Che rejette toutes initiatives apportées par des riches colons comme nous, Jéronimo et Barbara.
C’est quand même le comble de recevoir autant d’hostilité de la part d’un porteño de descendance italienne au sujet d’un fait historique dans lequel nous n’avons rien à voir!
L’atmosphère se fait de plus en plus dense et même si nous avons notre “chez nous” dans la tente, les rares moments partagées avec Martin et sa famille sont tendus. Pour Florence, woofeuse volontaire française logée dans leur minuscule maison, c’est encore plus dur.

 
Quelle féroce bande de colonisateurs!!
 

Le dimanche, jour de la représentation arrive et même si nous commençons le spectacle une heure en retard, les enfants finissent par venir et les plus grands ont même préparé des glaces pour vendre lors de la représentation. Tout se déroule parfaitement et le public semble emballé.
 







 














Le jour du départ, une pluie violente s’abat sur le village et les chemins de terre se transforment en véritable bourbier : les vélos s’enlisent et il est bientôt impossible d’avancer. Nous allons trouver refuge chez Jéronimo et Barbara qui s’empressent de nous préparer un bon maté et de nous apporter serviettes-éponge pour une bonne douche chaude. Adorables!!!

...Et vous on raconte pas l´état des vélos...

Gracias chicos para su cálida hospitalidad. Nos vemos en algún lugar del mundo!



La jungle comme partout a bien été exploitée et depuis les années 1940, 90% de la forêt a disparue convertie en plantations de tabac, thé et maté. Les habitants attachés à leur terre essayent de défendre le peu de forêt qu’il reste malgré la pression énorme des industries papetières et de la menace de barrages qui pèse sur le rio Uruguay.


Pour protéger leur forêt, ils ont créé quelques réserves et parcs nationaux dans lesquels on peut se faire une idée de ce qu´était le territoire de Misiones il y a à peine 1 siècle.
Le parc de Mocona, une tache vert sombre sur les cartes aériennes
Le garde-parc nous annonce qu’en 2015, il ne sera plus possible d’extraire des arbres de la jungle argentine. Les espèces natives mettent une 60 aines d’années à repousser et les déforestations sont une véritable catastrophe écologique.

Les gardes parcs ne nous font pas payer l’entrée au Parc : les chutes du Mocona sont invisibles à cause de la crue du Rio Uruguay. Les pluies diluviennes qui nous avaient empêchées de partir du village de las primaveras ont comblé la faille qui provoque la chute du fleuve Uruguay.

On passe tout juste sur le pont qui permet l’accès au parc de Mocona : La rivière Yabouti  gronde autour de nous et une couche d’eau recouvre encore le pont.


Nous sommes seuls à parcourir les sentiers du Parc et à profiter de ce paradis vert.





Nature-censure
Petite séance de manicure après la douche!!

Les gardes-parcs nous aideront encore une fois en nous prêtant un local pour mettre la tente en vue de la tempête électrique qui s’annonce.


Avis de tempête, tous aux abris!



Et ça ne loupe pas : la nuit est électrique. Des éclairs illuminent le ciel toutes les secondes dans un ballet de lumières, le vent se lève et d’un coup, le ciel décharge toute son humidité en flots incessants. Au petit matin la pluie tombe toujours et nous acceptons la proposition des gardes-parcs de nous embarquer dans leur 4x4 jusqu’au village. Tant pis pour la traversée de la jungle que nous avions prévu : les chemins sont détrempés et la progression sera impossible. Nous reprendrons l’asphalte pour continuer vers le Nord.

Allez, c´est pas grave, on ira pedaler dans la jungle plus tard.

Nous remontons peu à peu vers le Nord et on note encore du changement. Du Castellano, on passe au portognol, mélange de portuguais et d’espagnol; La frontière avec le Brésil n’est plus très loin. Les gens sont beaucoup plus humbles que dans le reste de l´Argentine mais tout aussi accueillants et généreux. Et sur la route, les rencontres se multiplient.


Jason, 15 ans, prend l´initiative de nous inviter a déjeuner chez lui, avec sa famille.

Claudio le menuisier nous raconte son histoire de son sourire tranquille
Luciano, le garde-parc nous offre le gîte et la douche
Et enfin, nous arrivons aux limites du Parc Iguazu qui abrite les fameuses chutes. Et le voyage au cœur du sauvage et de la forêt sub-tropicale commence...

La jungle nous attend et ce n´est pas le mauvais temps qui nous empêchera d´en explorer les secrets
En parcourant la piste de terre qui mène aux chutes, nous sentons la vie qui grouille autour de nous.
Nous pédalons dans le silence, en retenant notre souffle, dans l´expectative d´une éventuelle rencontre avec le sauvage.

L´attente n´est pas vaine puisque Monsieur le Yaguarete nous honore de sa présence!
Le croassement du toucan nous fait brusquement lever la tête
Le coati aussi traverse notre chemin. Nous en verrons en nombre dans l´enceinte de l´accès aux chutes
Et dans ce marécage bien humide, que n´aperçoit-on pas? Un caïman en pleine digestion...

Si la faune nous émerveille par sa diversité et sa profusion, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Les chutes d´Iguazu dont nous avons déjà largement entendu parler et dont nous avons pu voir quelques photos nous coupent littéralement le souffle.

Confortablement installés dans la tente sur le parking de l´accès aux chutes, nous nous endormons bercés par le grondement sourd des centaines de cascades qui jalonnent la faille géologique. Nous avons échappé à la surveillance des gardes-parcs pour avoir le privilège de dormir au plus près des chutes.

Ce n´est que le lendemain que le spectacle commence...

S´il existe un paradis sur terre, c´est ici ! Les guaranis avaient raison!

Nous pouvons sentir la puissance de l´eau qui se déverse à n’en plus finir dans une végétation luxuriante. C’est certainement un des plus beaux endroits du monde, spectaculaire, saisissant.

Tu sens la puissance de la nature là?
 Ce n´est qu´en se retrouvant devant ce spectacle indescriptible que nous ressentons ce que sont les chutes d´Iguazu : ça ne se raconte pas, ça ne se décrit pas, ça se ressent!

La garganta del diablo dans laquelle se jette le fleuve Iguazu dans un tumulte assourdissant
La formidable force de l’impact génère une bruine dans laquelle s´épanouissent les arcs-en-ciel




Bref, nous avons du mal à partir de ce lieux enchanteur, véritable chef d´œuvre de la nature. Il faut le voir pour le croire.

C´est à contre cœur que nous ressortons du Parc, tentés de se faire une mission d´infiltration de nuit. Mais le souvenir du caïman et du yaguarete mangeur d´homme nous en dissuade.

En arrivant  à puerto Iguazu, nous avons cependant droit à une petite consolation :  nous sommes en première page du journal au même titre que les résultats des élections provinciales!! Toujours avec notre message de préservation de l´environnement et de promotion des transports doux, on apporte notre petite participation à la construction d´un monde meilleur!

Mais oui, c´est bien nous !!
Article disponible ci-dessous!!!!!!!

De Francia a San Pedro con la fuerza del viento y las piernas

9 commentaires:

  1. holaaaa chicos como estan x las fotos i sus comentarios veo ke bien la verdad me enorgullecen personas como ustedes siempre los recuerdos los felicito x lo ke asen lo mejor para ustedes habrazo fuerte maxi sofi cuidense --titi

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    1. Abrazo fuerte titi, nunca olvidaremos tu ayuda!!! hicimos una parte a dedo en Brasil pero es mucho mas dificil conseguir un camion aquí! Estamos al sur de San Pedro ahora y te mandamos besitos salados desde la playa!!

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  2. verdad sofi te dormiste todo el camino en la foto ojos cerrados

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  3. Tout simplement Ouah!!!! Noémie n'en revient pas de la panthère et du croco!!

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    1. Et si incroyable mais vrai!!!
      Gros bisous á toutes les 2!!!

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  4. salut
    je vous avais laissé tombé dans votre périple, et là ces derniers temps pour vous il y a eu pas mal d'animation...j'ai transmis l'article au gens du PIE (ils ont qu'à apprendre l'Espagnol) bises à tous les deux
    à bientôt
    Patrick

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    1. Et oui, on prêche la bonne parole tous les jours ici! Un bonjour à toute l´équipe du PIE!

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  5. bien les vidéos des chutes d'iguaza
    maintenant vous avez retrouver chaleur et fête
    bisous à + ....
    f

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  6. siempre los recuerdos un amigo camionero de chaco argentina titiiiiiii

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