vendredi 20 juin 2014

La transat retour

Dès les 1ers jours de navigation, nous sentons que nous sommes bien tombés: il règne une bonne ambiance à bord et les instructions claires de Jean-Lucien laisse deviner un bon professionnalisme. Et dieu sait combien cette bonne entente est importante : imaginez 6 personnes vivant pendant un mois dans un espace de 14 m sur 3, jour après jour, sans grand chose à faire et sans devenir fous! Surtout en s'embarquant avec un corse, une bretonne et un capitaine, ce qui signifie une concentration de forts caractères! Mais grâce à la tolérance et à l'humour raffiné de Jean-Lucien, à l'éternelle bonne humeur de Giocante, à la tranquillité d'Agathe (le mal de mer n'y est sans doute pas pour rien;-)) et à sa capacité de s'adapter aux caractères des autres, nous vivons là notre meilleure expérience de bateau-stop!

Aux premières heures du jour, nous repartons de la Dominique où nous nous sommes arrêtés pour passer la nuit. Ce n'est qu'hier que nous avons quitté la Martinique mais nous avons déjà la tête ailleurs, les pensées tournées vers l'océan immense et la traversée qui nous attend.
Les rayons viennent baigner la baie de leur douce lumière, magnifiant le paysage, illuminant la végétation luxuriante de la côte : la Dominique est une émeraude.

La Dominique, île où nous aurions bien fait une escale...


La vie à bord est immuable : les jours passent et se ressemblent. Que fait-on dans un si petit espace en 1 mois? Tout d'abord, le sommeil prend une bonne partie du temps : l'organisme se fatigue vite dans ce milieu qui n'est pas le sien. Le corps recherche constamment son équilibre pour contrer les mouvements du voilier et lorsque le bateau gîte beaucoup, c'est le moindre geste qui demande un gros effort. Dormir donc, lire, jouer aux cartes, régler les voiles et...manger!

1 livre tous les 2 jours : nous consommons les livres goulûment.

La préparation des repas et leur consommation est l'une des principales activités. pains, pizzas, gratins, galettes bretonnes, crumbles, gâteaux au chocolat... ça mijote, ça mitonne, ça bouillonne là dedans. Et puis quelques fois, c'est le festin : du poisson frais au menu : Dorade coriphène, Espadon.

Au fourneau les cuistots!
Pas évident pour notre carnivore de capitaine de s'adapter à nos menus plutôt végétariens...
Et un espadon, un! On est partis pour en manger pendant 4 jours à toutes les sauces!

Dans ce minuscule vaisseau qui nous transporte tous les 5, nous bénéficions d'un confort qui contraste complètement avec le vide qui nous entoure : la terre est loin, le ciel se confond avec la mer. En dehors de cet habitacle, c'est le désert, une étendue hostile, saturée en sel, une masse d'eau infinie qui n'offrirait aucun salut en cas de chute. Pourtant, tout peut basculer d'une minute à l'autre : il suffit de percuter un container abandonné ou une épave comme nous en avons vu flotter dangereusement au large de la Bretagne. Sans parler des conséquences d'une mauvaise météo comme ont malheureusement pu l'expérimenter l'équipage du voilier français Tao dont les 3 équipiers ont dû sauter dans le canot de survie suite au naufrage de leur bateau. Tao a coulé, couché par une vague scélérate lors d'une tempête qui faisait rage juste un peu plus au Nord de notre position ...Brrr!! 




Pourtant, nous recréons dans ce microcosme une vie organisée, réglée par des activités quotidiennes, routine indispensable au bon moral des troupes.

Et pendant ce temps là, l'équipage de Tersane s'attable devant un bon repas!

Les quarts de nuit font partie de cette routine et sont, excepté les minutes qui suivent le réveil, des moments paisibles où chacun se retrouve avec soi-même. Soph se charge du milieu de la nuit, l'heure de la lune et des étoiles. Quoi de plus poétique qu'un lever de lune qui émerge d'un nid cotonneux de nuages? Le faisceau lumineux que le disque argenté laisse sur son sillage fait miroiter les vaguelettes d'une mer de velours noir. La clarté de ces nuits lunaires est telle que nous y voyons presque comme en plein jour. Devant ce spectacle et en écoutant les musiques latino-américaines récupérées au fil du voyage, les souvenirs de ces 3 dernières années affluent.

Avec un peu d'imagination, on apercevrait presque Pierrot en train de pêcher assis sur son quartier de lune.


Et quoi de plus spectaculaire que le ballet des dauphins qui laissent derrière eux des traînées lumineuses en se frayant un passage dans le phytoplancton phosphorescent ?

Quand à Max, il assiste tous les matins au lever du soleil.

Les glorieux lever de soleil qui embrasent le ciel sont de toute beauté.


De temps en temps, nous avons la bonne surprise d'apercevoir des signes de vie au beau milieu de ce désert:
Par exemple, l'apparition fugace de baleines qui daignent seulement nous dévoiler une infime partie de leur gigantesque organisme : des remous, une nageoire dorsale, un énorme corps lisse sur lequel se reflète le soleil, un souffle, véritable geyser pulvérisé par l'évent... ils sont décidément bien timides ces cétacés! Les dauphins par contre, sont beaucoup plus sociables et nous accompagnent souvent sur un bout de chemin en nous gratifiant de quelques jolis sauts.
Nous croisons également quelques tortues qui entreprennent leur longue migration d'un continent à l'autre.

La sociabilité des dauphins est incroyable. On a toujours l'impression de recevoir la visite de quelques amis

Le temps finit finalement par passer et après 18 jours de mer, nous voilà déjà en vue des Açores, îles verdoyantes, d'un vert d'autant plus lumineux que les îles ont été polies par le vent et lessivées par la pluie tout l'hivers.

D'où viennent ces îles qui émergent en plein milieu de l'océan?
Les Açores font partie d'une longue chaîne sous-marine qui partage l'océan Atlantique et qui est parsemée de volcans qui sont en sommeil sur les îles de l'Archipel.

Le volcan de l'île de Pico s'élève à plus de 2300 m au dessus de la mer.

Nous débarquons sur l'île de Faial dont la marina est un véritable musée d'art avec toutes les fresques des marins qui y ont fait escale.

Les couleurs des peintures cache le béton de la digue
Rien de tel qu'une bonne bière fraîche pour fêter notre arrivée au café sport de renommée internationale

Nous avons rendez-vous avec Nono et Monica, nos amis voyageurs et castors bâtisseurs dont nous avions croisé la route par 2 fois au cours de notre périple : après avoir travaillé ensemble sur un chantier d'éco-construction de maison en COB en Equateur, nous les avions rejoint au Manzano,  un institut de permaculture au Chili. Tandis que nous avons continué à pédaler vers Ushuaïa, ils sont restés un an au Manzano pour y approfondir leurs techniques d'éco-construction.
Ils viennent juste de revenir de leur voyage et se sont installés près de leur famille sur l'île de Pico et y font pousser légumes et fruits. Les sols volcaniques sont riches et fertiles :  la végétation allie le meilleur de l'Europe tempérée et de l'Afrique tropicale.

Tout pousse dans le jardin de Nuno et Monica : orange, papaye, ananas, fraise, tomates...


Nuno nous présente sa famille installée sur l'île depuis des générations. Son père vend des objets sculptés dans des os et dents de baleines. Cet artisanat local manque de matière 1ère depuis l'interdiction de la chasse à la baleine en 1984. La famille de Nuno nous accueille chez elle les bras ouverts, nous met à disposition une chambre confortable et nous invite à une table chargée de victuailles. Que du local : Calmar géant en sauce, thon grillé, patates douces, fromage, gâteau au chocolat, le tout arrosé d'un bon vin également produit sur l'île. 

Obrigado, obrigada a Nuno e a toda a familia para sua receptividade

Nuno et Monica nous emmènent grimper le volcan du Pico pour aller y admirer le lever du soleil.

Quel endroit plus approprié que le toit du Portugal pour fêter nos retrouvailles?

Après avoir fait nos adieux à Monica, Nuno et sa famille, nous retournons à Faial et profitons d'un délais supplémentaire offert par les mauvaises conditions météo aux large de l'Archipel pour aller visiter l'île...en vélo, bien sûr!

quitte à les porter sur l'épaule pour faire le tour du cratère!

Ultime escale avant de repartir pour une dernière ligne droite direction Nantes : Terceira, l'île par laquelle transitait l'or du Brésil avant d'atteindre les côtes portugaises. On y retrouve d'ailleurs l'architecture baroque typique des villes portugaises qui nous rappelle les villages de la Estrada Real : Ouro Preto, Diamantina...

Les mêmes églises qu'au Brésil, avec des murs plus blancs et en meilleur état de conservation.
Jaune, bleu, vert, rouge, les rues sont multicolores et on adore!

Et pour clore ce bain de culture, nous avons la chance de pouvoir assister au festival de Fado des Açores



Le temps se fait long lors de la navigation depuis les Açores jusqu'aux îles du Glénans  : le climat est maussade, le ciel reste obstinément gris comme si le temps nous laisser présager un mauvais présage concernant notre retour au pays... 

 
Fini les Tropiques, la chaleur et l'eau à 28°C, maintenant c'est ciré, bottes et bonnets!


Au fait, que nous réserve t-il ce pays? En tous cas, les résultats aux élections européennes sont catastrophiques et laissent entrevoir les stigmates d'une profonde crise morale... Le temps du changement est venu!!

Une bonne nouvelle pour nous cependant : la famille sera au rendez-vous pour le débarquement et nous sommes plus qu'impatients de les retrouver!!!!

4 commentaires:

  1. hola tanto tiempo chicos ke bueno ke siempre siguen adelante le deceo lo mejor titi el toba

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  2. Laurent et Solveig30 juin 2014 à 21:52

    Coucou!
    Passage obligatoire par chez nous cet été! La famille s'agrandit et nous vous présenterons la future voyageuse! Kenavo ;-)

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  3. coucou max et soph
    j regarder votre blog c extraordinaire magnifique magique vs m avez fait rêver
    quelle belle aventure humaine ....
    plein bizzz a vs deux je vous souhaite plein de bonnes choses
    ah oui demain au belvédère il tournent un film de Julie gayet ils tournent une scene une moto sur le pont du barrage vs avez louper ca c bete !!!!!!!
    Geneviève du tchit train des belvderes

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  4. pour finir toujours de belles photos
    au lieu de pécher l'espadon il fallait prendre 1 esturgeon
    et avec les œufs 1 bon caviar
    grosses bises et a + f

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