lundi 10 mars 2014

Brasil : un final en beauté !

Le temps passe à une vitesse fulgurante et nos dernières péripéties s'enchaînent à un rythme effréné : l'arrivée à Recife, la folie du Carnaval de Olinda, notre séjour dans la jungle, les derniers kilomètres de vélo jusqu'à Jacaré, l'annonce du départ imminent d'un voilier pour les îles Caraïbes et un ultime bain culturel à Joao Pessoa au son de la musique brésilienne. Bref, en 2 semaines, le cours de notre aventure prend un nouveau tournant : plongés dans le carnaval et son lot de folklore, nous sommes tirés un peu précipitamment de notre immersion culturelle brésilienne par la nouvelle de notre départ.

Une fois de plus dans ce voyage, la chance nous sourit : nous arrivons au bon endroit au bon moment. Le bon endroit c'est Olinda, ville coloniale classée patrimoine mondial de l'Unesco aux rues pavées et aux maisons colorées et le bon moment, c'est le carnaval 2014 !

Depuis Noël, les habitants préparent le carnaval avec ferveur : les fanfares ou Maracatu s'entraînent en déambulant dans les rues avec leurs rythmes trépidants, les gens fabriquent minutieusement leurs déguisements ou économisent pour les acheter, les touristes ont réservé leur logement des mois à l'avance en prévision de l'invasion humaine qui va débarquer dans quelques jours, les prix flambent. Bref la tension est palpable dans les rues de Olinda et nous profitons des derniers moments de calme pour aller visiter la ville.

Profitons du calme avant la tempête
Les décorations du carnaval ajoutent encore une touche de couleur aux maisons multicolores
Et nous aussi il faut qu'on se fabrique un masque : celui-ci risque d'être un peu grand!
Sarah nous reçoit dans sa petite maison perchée sur les hauteurs de la ville. La chaîne des gens que nous avons rencontré nous a mené jusqu'à elle et nous avons la bonne surprise de tomber sur un bout de femme pleine d'énergie. Elle a aussi prévu de louer sa maison lors du carnaval, comme la majorité des habitants de la ville, histoire d'avoir en 5 jours une rentrée d'argent suffisante pour vivre pendant des mois.

mi-anglaise, mi-brésilienne, Sarah est une allumée au cœur tendre, une féministe qui aime les hommes, une ado avec une maturité de sage.
En attendant le carnaval, Sarah nous invite à venir découvrir sa ferme perdue dans la jungle. Elle a la tête pleine d'idées pour valoriser le site mais le manque d'organisation représente un frein majeur à tous ses projets.

Amener l'eau courante, mettre en état le potager, faire un enduit terre pour habiller la maison...il y a en des choses à faire!

Parmi la foule de choses qu'il y a à faire, nous en choisissons une qui nous parait intéressante et possible de réaliser dans les 4 jours qui précèdent le carnaval : la construction de l'escalier qui mène au 1er étage et à la terrasse.

Mais comment faire un escalier? Par quoi commencer? Et comment pallier au manque de matériel? Nous sommes totalement livrés à nous-même pour ce nouveau projet de construction.

D'abord, tout poser sur papier, dessiner l'escalier, prendre les mesures, faire l'inventaire du bois et du matériel disponible.

Il nous faut une tronçonneuse pour couper les troncs qui nous serviront de limon : nous faisons appel au voisin Silvio qui nous prête sa tronçonneuse et ses bras.

Et oui, même une garota (ptite nana) peut manier la tronçonneuse et la scie circulaire, ça vous en bouche un coin les gars, hein? Pas facile à accepter pour les brésiliens ça...

Pour les marches et les cales, nous recyclons une ancienne clôture dont les planches sont solides et en bon état.

C'est parti pour le découpage, pas de massacre Max, s'il te plaît!

Nous vissons une solide pièce de bois transversale entre les poutres du 1er sur laquelle viendra s'appuyer l'escalier. Sans mèches à bois pour la perceuse ni vis de la bonne taille c'est compliqué...

Une fois les limons fixés, nous y dessinons l'emplacement des cales, les fixons et y clouons les marches.

c'est pas les marches du festival de cannes mais c'est du solide!
Et qui sait qui surveille de prêt les étapes de la construction? C'est mimi la mygale...mmmh

Et malgré quelques soucis techniques, l'escalier finit par voir le jour.

Au moins, on sait qu'il peut résister à 3 fois 60 kilos!

Nous nous imprégnons de ces derniers moments dans la jungle : le sifflement rauque des crapauds, le scintillement des lucioles, les palmiers qui se découpent dans la pénombre... Bientôt ces moments là ne seront plus qu'un souvenir.

La nuit dans la jungle, instant où l'on se sent partie intégrante de la nature qui nous entoure

Et le carnaval arrive : nous embarquons quelques éléments de la forêt pour confectionner nos déguisements : feuilles de palme, cocos et quelques plumes des poules pour les masques.

C'est parti pour le carnaval, ça va chauffer!
Flavio, venu donner un coup de main à la ferme de Sarah propose de nous loger pour le carnaval en échange de bons petits plats et de caïpirinha. Il habite un quartier populaire de la ville où tout le monde se connait : les voisins, c'est la famille et nous sommes accueillis comme tels.

Les habitants investissent paliers et trottoirs pour discuter.
La proposition de Flavio tombe à pic : nous aurons un pied à terre pendant le carnaval : obrigada!

Le carnaval se résume à une longue séance de bain de foule. Des vagues successives de fanfares brésiliennes balayent les rues suivies d'une marée humaine galvanisée par les rythmes des tambours.

Mieux vaut une bonne compagnie pour intégrer ce monde de fête et de débauche. Et justement, nous tombons sur un groupe de français et canadiens bien sympas. Ils ont trouvés un logement (ou plutôt une place au sol) dans une maison de rue dans laquelle s'entassent 45 personnes et qu'ils payent une petite fortune.

Et voilà notre équipe de joyeux lurons!
Vive le carnaval! C'était chouette de partager ces moments là avec vous les potos!

Et dans la jungle urbaine du carnaval de Olinda, nous découvrons de beaux spécimens :

C'est sûr qu'on ne rivalise pas avec vos déguisements les filles!
Besoin d'une sage femme peut-être?
Sauf qu'ici, les femmes sont loin d'être sages et les baisers volent de partout!
Certaines abuseraient même un peu!

Un autre spécimen : Super Brésil, un peu chauvin sur les bords...

Nous restons immergés 2 jours dans ce bouillon carnavalesque avant d'étouffer et d'avoir besoin de reprendre notre souffle.

Au secours, de l'air!!
Sarah nous prend dans sa jeep pour découvrir la partie culturelle du carnaval dans un petit village pas loin de la ferme pas le moindre touristique et plus pittoresque.

La maracatu rural d'origine indienne et africaine
Les travailleurs des champs de cannes à sucre constituent le cortège et passent des mois à fabriquer leurs magnifiques costumes
Les personnages du cortège ont tous une signification symbolique : le roi et la reine, les paysans, les baïanaises...
Nous rentrons exténués à la ferme qui nous apparaît comme un véritable havre de paix après la débauche infernale et y rechargerons nos batteries à coups de jus de fruits tropicaux, miel des ruches de Sarah et nuits réparatrices.

Merci Sarah, nous pouvons repartir frais et dispos direction Jacaré.

Nous mettrons 2 jours pour rejoindre la marina où nous avons rendez-vous avec Jean-François, un capitaine de voilier qui prend bientôt la mer pour les Caraïbes et qui serait susceptible de nous embarquer à bord.

Sur le trajet notre bonne étoile nous aidera encore une fois : en fin de journée, la chambre à air de Sophie présente des signes de fatigue et elle enchaîne les crevaisons. Nous sommes toujours en train de réparer la roue quand la nuit nous surprend.

Fatigués et à cours de rustines, nous interpellons des passants pour leur demander si nous pouvions monter notre tente sur la plage toute proche. " Les agressions ne sont pas rares par ici, essayez de planter votre tente prés d'une maison." Nous commençons à nous éloigner, prêts à suivre leur conseil quand la dame du groupe nous cours après : " Attendez, je ne peux pas vous laisser dormir sur la plage, venez, je vous invite chez moi".

Et Gevalda nous ouvre la porte de sa petite maison, nous prépare la chambre de son fils, nous envoie à la douche et nous cuisine un bon repas. Quel soulagement! Nous lui en serons extrêmement reconnaissants.

Quelle bout de femme attachant cette Gevalda : obrigada a nossa segunda mamaï!

Renato et Ana, les couch-surfeurs qui nous accueilleront à Joao Pessoa nous ferons découvrir en 2 jours un concentré de la culture de la région de Pernambuco : musique, histoire et spécialités culinaires sont au programme.

Maracatu féminine pour la journée de la femme...
...suivi d'un concert d'excellents artistes régionaux
Dégustation du Caranguejo, le crabe de la mangrove...
...suivi d'un repas en famille autour d'une bonne fejoada, plat typique brésilien que nous n'avions encore jamais goûté.

Nous restons sous le choc quand Jean-François nous invite à charger nos affaires dès notre arrivée au port : nous embarquons dans 4 jours! Trop facile, trop rapide, nous n'avons même pas eu à discuter des conditions ou négocier les prix : il a déjà tout accepté! Nous aurons à peine le temps de dire au revoir au Brésil. Sous le choc mais heureux quand même que notre retour en France se concrétise enfin!

Nous retrouvons avec un mélange d'excitation et d'appréhension le monde des marins et sommes prêts à embarquer pour la Guadeloupe!

4 commentaires:

  1. hola chicos tanto tiempo esperando ver sus aventuras titi

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  2. l'imprévu va avec l'aventure
    bonne chance pour le retour (ne buvez pas trop d'eau salé,,,,,,,,,,,,,)
    et 1 gd merçi pour toutes les superbes photos
    f

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  3. Ola, les marins! J'espère que vous pourrez continuer le blog jusqu'à la fin malgré votre ordinateur fichu, sinon ça va être dur d'être privés de photos.....
    Bises à vous 2.
    Moum.

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