samedi 19 janvier 2013

Les fruits du hasard

Nous repartons de Valparaiso en remerciant chaleureusement les filles de la colocation avec toujours cette impression de ne pas avoir profiter pleinement de la ville. Parcourir les innombrables ruelles colorées, essayer tous les funiculaires pour voir où ils mènent, visiter la maison de Pablo Neruda...Valparaiso mérite qu'on s'y attarde davantage.
Mais la beauté des paysages de la côte Pacifique nous fait vite oublier nos regrets. L'ondulation des vagues de l'océan se prolonge sur terre et la route semble emportée par la houle : nous surfons sur le dos des collines de la cordillère côtière.


Gracias por todo, chicas! Mujeres en fuerza!
En chemin, les vélos agissent comme des aimants et s'attirent les uns, les autres : nous rencontrons Laurent et Audrey qui font la même route que nous, puis Oliver qui file vers Santiago et enfin, un couple de brésilliens qui vient s'ajouter au groupe. Mais combien serons-nous à arriver à Ushuïa ?


A  la queueleuleu, tout le monde s'éclate
Et oui, un convoi de cyclistes, ça éveille la curiosité des passants..
L'équipe des dingos du guidon
Trés intéressant d'apprendre comment chacun gère son voyage : la nourriture, l'hygiène, le budget, la route, les disputes...
A San Antonio, nous avons rendez-vous avec David, alias Pio, un santiaguino qui fait partie de la team valentinoise : il a choisi de quitter son pays natal pour rester sur Valence, notre "giron" et point de départ.
Quel plaisir d'avoir un petit bout de Valence sur la route
Musicien dans l'âme, Pio nous joue un petit air de sa composition.
Merci Pio pour cette petite soirée de retrouvailles!
La route qui suit la côte n'est pas de tout repos mais nous offre une vue splendide sur l'océan :

On se croirait presque en Bretagne finalement.

Et en Bretagne, voilà certainement comment on fait le beurre salé!
L'océan, c'est aussi les coquillages. Et un steak de moule pour monsieur le vorace!

Pas de volontaires pour aller se baigner : l'eau est glaciale même en plein été.
La cordillère côtière est couverte d'une épaisse forêt de pins....
...Et dans les pins, il y a des cèpes....

...des milliers de cèpes!!!
Si en Argentine, nous n´avions pas de doutes sur la route à prendre, au Chili, il existe des possibilités multiples de descendre vers le Sud. C´est à peine si nous ne choisissons pas notre parcours à pile ou face.
Mais le hasard fait bien les choses et notre route est riche en rencontres et en délicieux fruits. Nous repartons à chaque fois avec un petit cadeau à boire ou à manger : un melon par ci, des fraises par là, du pain et du fromage à la ferme, des prunes et de la pastèque à l'atelier de vélo. C'est qu'ici, c'est la période des fruits et il y en a à gogo : figues, pêches, framboises, cerises, fraises, mûres...


Confiture de fraises, avena avec des fraises, yahourt à la fraise, on ne sait plus comment les manger!
A las 3 esquinas, une bande de petits curieux viennent à notre rencontre et nous font la conversation :

Un petit garçon nous donne son point de vue sur le mariage :
Benjamin : "Mais pourquoi vous n'êtes pas mariés, le mariage c'est mieux : ça dure toute la vie, c'est le curé qui le dit! Tiens, par exemple, mon oncle, lui, s'est marié 2 fois mais c'est parcequ'ils s'aiment beaucoup avec ma tante".

Soph : "Et toi, tu as une copine avec qui tu voudrais te marier ?"

Benjamin: " Ben non, j'ai que 8 ans"

Max : " Mais moi à ton âge, j'avais déjà une copine, il n' y a pas d'âge pour aimer"

Benjamin: " Bon, d'accord, il y a bien une fille qui me plait à l'école mais vous ne le dites à personne, hein?"
Etc...

Dans ce même village, nous croulons sous les invitations jusque tard le soir : couchés dans la tente, nous devons décliner les propositions des habitants qui nous convient à venir boire un thé ou goûter leur pain!

A Concepcion, un dilemme se pose : nos amis portuguais rencontrés 6 mois plus tôt en Equateur nous invitent à venir les rejoindre dans un écovillage à une journée de vélo de là. Nous hésitons entre continuer sur la route du Pacifique et aller voir Nono et Monica qui travaillent sur des projets de constructions sachant que nous risquons de rester donner un coup de main si les projets sont intéressants et du même coup, de prendre du retard sur notre parcours.


Nono et monica, nos castors portuguais, vous vous souvenez ?

A ce propos, cette maison que nous avions aidé à construire ensemble en Equateur....

....Elle est depuis finie et bien réussie !

C'est en pédalant vers le Sud que nous changeons subitement d'avis, faisons marche arrière et mettons le cap à l'Est sur le Manzano, écovillage et centre de formation sur la permaculture. Mince, après tout, nous ne sommes pas des machines à pédaler et sommes aussi ici pour apprendre les modes d'éco-construction.

Bienvenue au Manzano où va se tenir bientôt la rencontre internationale de l'écoconstruction.
La salle de cours et réfectoire en même temps : il y a en a du monde pour préparer l'évènement!

Le travail consiste ces jours-ci à nettoyer la laguna des algues invasives
A décharger tout ce bon engrais

A faire composter les algues avec de la paille et des crottes de brebis

Et à aller récolter les bons légumes qui poussent à profusion dans le jardin : 85 kg de courgette pour nourrir tout ce monde! Et avec le riche compost d'algues, la production va certainement doubler!
Il faut en inventer des recettes pour écouler le stock : beignets de courgettes, ratatouille...
Et puis, en tant que bon français, on leur fait du pain : vas-y masser la pâte pour 80 personnes! 
Malheureusement, aucun projet de construction n'est prévu pour cette semaine : nous continuerons donc notre chemin après un bref séjour dans ce lieu paradisiaque.

L'avantage, c'est qu'on tombe sur la soirée de fin des cours de permaculture : bouc grillé et musique au programme! Les chants prennent fin à l'aube et nous allons enfin nous coucher, la musique plein la tête.

Nous faisons nos adieux à Nono et Monica ainsi qu'à tous les gens géniaux rencontrés sur le site et reprenons notre chemin vers le Sud. A quelques kilomètres du Manzano, se trouvent les chutes du fleuve Laja.

Presque le Niagarra! Une douche s'impose...

Les vélos commencent à donner des signes de fatigue : le cable des vitesses lâche et il nous faut aller jusqu'à un atelier de vélo en catastrophe, avec une solution de secours à la Picard... Un rayon se casse et puis bientôt la béquille de Max. La chaine va t-elle tenir jusqu'au bout? Dans le cas contraire, il nous faudra changer les plateaux et les pignons, un beau budget...

Des ptits trous, des ptits trous, toujours des ptits trous : la chambre à air n'est plus qu'une série de rustines!

Nous arrivons à Temuco où commence la région des lacs qui s'annonce magnifique et faisons halte chez Javier qui s'avère être un bon fêtard. Mais quand est-ce-qu'on va se reposer ?!

On tourne avec 4 recettes pour faire découvrir la cuisine française à nos hôtes : l'Aligot, l'omelette paysanne, la quiche et...les crêpes!

Alors que Javier nous cuisine une salade trés originale assaisonnée à point : on ne fait pas le poid! 

Et bien sûr, la soirée se termine bien tard dans les rues de Temuco

3 commentaires:

  1. Nous attendions avec impatience la suite des aventures et nous ne sommes pas déçus: toujours de belles rencontres et de beaux paysages. Profitez bien des fraises, ici nous mangeons des oranges pour lutter contre le froid...
    Cat.et Dom.

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  2. C'est magnifique tout ça ! vous avez déjà fait un sacré parcours ! vous respirez le bonheur et ça c'est vraiment chouette... Plein de courage pour les prochaines étapes ! Je vous embrasse bien fort depuis l'hémisphère nord !
    Marine

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  3. il n'y a pas qu'au crots a vouloir vos bonnes fraises ,
    on ce contente des belles phutos et toujours de joyeuses
    rencontre

    grosses bises,et continuer dans ces meiveilleux payages
    fred

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